- nécromant
-
nécromant [ nekrɔmɑ̃ ] n. m.• XVIe; it. negromante♦ Vx Nécromancien, magicien qui évoque les morts.⇒NÉCROMANCIEN, -IENNE, subst.; NÉCROMAN(T), (NÉCROMAN, NÉCROMANT)subst. masc.Personne qui pratique la nécromancie. [Virgile] était nécromancien, et l'on montre encore, en une certaine ville d'Italie, le miroir dans lequel il faisait apparaître les morts (A. FRANCE, Île ping., 1908, p.157):• ♦ ... tous les devins, les nécromants qui avaient endossé ces défroques maudites, toutes les âmes qu'on avait enfermées dans ces calebasses, tous ces cheveux morts qu'on avait glissés dans des sachets à incantations, revivaient, faisaient signe...MORAND, Magie noire, 1930, p.127.♦P.métaph. L'historien n'est pas ce nécromant que nous imaginions, évoquant l'ombre du passé par des procédés incantatoires (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p.68).— P.ext. Personne qui se livre aux sciences occultes, pratique la magie. Madeleine [à Zaphara]: (...) Dites-moi, mon père (...) vous êtes physicien et nécromant; vous vendez des produits chimiques, et vous dites la bonne aventure? (FEUILLET, Scènes et prov., 1851, p.119).— En emploi adj. [sous la forme nécromancien, -ienne] Qui est propre à un(e) nécromancien(ne), ou qui en est digne. Elle [la bonne Alberthe] (...) a toujours eu du goût pour cet appareil nécromancien, même dans le temps où sa beauté était sa plus véritable magie (DELACROIX, Journal, 1853, p.117). Je me défendais obscurément contre les caresses mortelles, contre cette volupté nécromancienne (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p.193).Rem. 1. La forme nécromant est vieillie. 2. La forme anc. négroman(t) (v. étymol.) se trouve encore att. au XIXe s.: Le sabre du prophète s'est courbé comme une couleuvre de bruyère. Sur sa lame, un négroman (...) a gravé des mots magiques (QUINET, Ahasvérus, 1833, 3e journée, p.209).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]; [-
]. Ac. 1694: necromantien; 1718: -mancien; 1740, 1762: nécromancien; 1798, 1835: nécromancien, négro-; dep. 1878: nécromancien. Ac. 1798, 1835, en outre: nécromant, négro-. Étymol. et Hist. A. Nécromancien 1546 (M. DE SAINT-GELAIS, Avertissement sur les jugements d'astrologie ds OEuvres complètes, éd. P.Blanchemain, t.3, p.271: Aussi ne se doyvent [prendre] le Necromantien, Geomantien, Chiromantien et autres telz pour astrologiens, combien que tous se servent des noms et figures de l'astrologie). B. Nécromant 1565 (TAHUREAU, Sec. Dial., p.114 ds HUG.). A dér. de nécromancie; suff. -ien; B empr. au gr. 
de même sens. On trouve plus anciennement, pour A, nigromancien (ca 1245, St-Auban, 1509 ds T.-L.), dér. de nigromance (v. nécromancie) et, pour B, nigromant (av. 1442, ANTOINE DE LA SALE, Le Paradis de la reine Sibylle, éd. F. Desonay, p.33, 21), negromant (1543 d'apr. FEW t.7, p.80a), qui ont d'abord subi l'infl. de nigromance, nigromancien (v. nécromancie). Fréq. abs. littér. Nécromancien: 29. Nécromant: 14. Bbg. DELB. Matér. 1880, p.211. —HOPE 1971, p.294 (s.v. nécromant). —QUEM. DDL t.4.nécromant [nekʀɔmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1543; mugromant, 1457; de l'ital. negromante.❖♦ Vx ou archaïsme. Nécromancien, magicien (cit. 4) qui évoque les morts.1 (…) je ramène un alchimiste de la ville capitale, d'Arcueil plus exactement. Je ne vais pas entretenir une nuée de nécromants. Moi, je préfère de beaucoup l'alchimiste.R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 10.2 On dit que Cenci se fait construire une église. Une église pour cet athée.Pourtant, rassurez-vous. Ce satyre, qui se croit sataniste et sorcier, magicien, nécromant, et qui n'est qu'un athée des plus vulgaires, n'est pas pris de regretter toutes les fautes qu'on veut bien lui attribuer.A. Artaud, Dossier des Cenci, in Œ. compl., t. IV, p. 337.REM. On trouve aussi la graphie nécroman.
Encyclopédie Universelle. 2012.
